Le delta de Bassora, où se rejoignent le Tigre et l'Euphrate, est aussi le théâtre de la guerre qui opposait l'Irak et l'Iran entre 1980 et 1988. Ses rives marécageuses témoignent encore des batailles.

Les rives du Chatt-el-Arab : vestiges d'une guerre

Casus belli de la guerre, cette zone frontalière est symbolique et stratégique. Elle est appelée Chatt-el-Arab, littéralement « la rive des arabes » par les irakiens et Arvandroud en iranien. C’est le seul accès irakien à la mer, indispensable pour l’acheminement du pétrole de Bassorah. Côté iranien, il abrite la plus grande raffinerie du pays, autour de la ville d’Abadan.

27.260186, 42.798402

L’armée de Saddam Hussein a creusé des positions de combat massifs en forme de triangle avec du sable. Disposés en formations gigantesques en formes de dents de scie visaient à créer des champs de tirs en quinconce pour les bataillons et les régiments. Les grands triangles sont dédiés aux bataillons, les petits pour les régiments de 9 chars. (1)

27.260186, 42.798402

27.260186, 42.798402

Les deux pays avaient un différend frontalier sur le confluent du Chatt-el-Arab malgré les accords d’Alger de 1975 qui avaient défini une ligne de démarcation. La révolution iranienne de 1979 a précipité le déclenchement d’un conflit ouvert entre les deux pays. La chute du shah d’Iran et l’arrivée au pouvoir de l’Ayatollah Khomeiny qui appelait à une extension de la révolution islamique chez ses pays voisins a fait craindre à Saddam Hussein une révolte chiite. L’instabilité de la période révolutionnaire était, selon lui un moment opportun pour attaquer le premier.

27.260186, 42.798402

Paul Mesnager, 2022

Source : officier du renseignement pendant l’opération Desert Shield/Storm revenu en 2008 pour conseiller de l’armée irakienne. Témoignage publié sur VisualGlobetrotting.